Le Gris a écrit:I.Strahnbrande
Strahnbrande est le dernier bourg digne de ce nom dans la région. Largement contrôlé par le Syndicat, ou du moins ceux qui prétendent en faire partie, l'essentiel des décisions se prennent avec l'accord de la direction locale. Au dessous de la richesse des nobles, la population subit depuis longtemps les réquisitions et voit une grande partie de sa jeunesse rejoindre les rangs de l'organisation. En effet, surtout depuis la chute du fort de Durn, le Syndicat en demande toujours plus aux villageois qui n'ont même plus de quoi réparer leurs toits pour l'hiver. Ainsi, les discours promettant la liberté et la richesse trouvent de nombreuses oreilles dans Strahnbrande ; les montagnards viennent parfois de l'autre côté de la vallée afin de trouver leur place dans les rangs des deux bandes principales d'Alterac : celles de Gravis Lecollet et d'Alfad Le Gris.
Economiquement, le village vît traditionnellement de l'agriculture sur les hauteurs, de l'élevage et du commerce ; lorsque les marchands parviennent à passer les ravins de l'Est. Malheureusement, la situation actuelle pousse au crime les infortunés, qui n'hésitent plus à dépouiller les voyageurs sur les routes, voir même piller les villages voisins. Le Syndicat condamne ces actions, considérant que la région doit rester stable afin d'assurer son avenir. Mais la justice reste maigre et bien souvent, ce sont les hommes de ce même Syndicat qui commettent les rapines.
Malgré ces déboires, le bourg reste d'un intérêt stratégique majeur : niché au pied d'un des seuls cols permettant d'accéder à l'ancienne capitale, Strahnbrande est également au carrefour des Maleterres et des Hinterlands. Maintes fois assiégée, le village a subi de nombreux ravages au court de l'histoire. Ainsi, il fût l'un des grands enjeux de la Seconde Guerre, pendant laquelle le roi Perenolde d'Alterac dût laisser la voie aux Orcs de DoomHammer sous peine de voir la ville rasée purement et simplement. En guise de tribut, le bourgmestre dût même fournir des auxilliaires et des vivres à la Horde, aggravant encore d'avantage la situation diplomatique envers l'Alliance des royaumes de l'Est.
La traîtrise découverte, Alterac fût ravagée, sa capitale détruite après un mois de siège mené par la Main d'Argent et les troupes de Lordaeron. Même si Strahnbrande fût relativement épargnée (l'Alliance avait envahi depuis le sud), l'approvisionnement et les ordres fîrent vite défaut ; la ville fût divisée entre les autorités villageoises d'un côté et la noblesse de l'autre. Après deux hiver rigoureux, les nouvelles parvinrent enfin : Le roi Perenolde, désormais en exil, regroupait le peuple sous l'égide d'un seul parti. Réunis autour d'un grand conseil, le bourgmestre reçu les voix à l'unanimité : Le bourg ferait parti de la vaste organisation et tiendrait les rennes dans la région. Le Syndicat de Strahnbrande était né. Mais le revers du décor fût terrible, rapidement la corrupton gagna les coeurs et l'anarchie faillit dominer si le Syndicat n'avait pas décidé de réguler en catastrophe les activités illicites, sur lesquelles il appuie d'ailleurs sa fortune actuellement.
Ville appauvrie et sinistre, Strahnbrande est coupée du monde à chaque hiver depuis de nombreuses années. Les provisions étant maigres, l'entretien passe après tout : les habitations sont grises, aux toits de tuiles en partie brisés, les fenêtres, autrefois symboles de richesse, ne sont plus qu'un fardeau de plus à combler avant les grands froids. L'hôtel de ville même est délabré, extérieurement du moins, car si dans les halls les lieux ont une apparence de ruine, le marquis local a amménagé un palais des plaisirs personnel au coeur même de la salle d'audience !
La prostitution est en effet main courante depuis un certains temps. Comme la plupart des activités qui touchent directement à l'argent d'ailleurs. L'auberge du village manque chaque semaine d'être incendié pour des histoires de paris intenus ou de brimades violentes entre voyageurs hagards. Le patron ne semble d'ailleurs pas être quelqu'un de recommandable et on raconte qu'il en va jusqu'à dépouiller les clients en pleine nuit.
C'est dans ce climat de violence que les bandes prospèrent. Chacune d'elles tient une maison dans laquelle se discutent les affaires. Sur leurs façades plane la bannière noire et orange du Syndicat d'Alterac dont elles font partie intégrante.
