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Guilde roleplay - Royaume Kirin Tor

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    [Récits] Du reflet à l'âme.

    Eiluna Van Hellsing
    Eiluna Van Hellsing


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    [Récits] Du reflet à l'âme. Empty [Récits] Du reflet à l'âme.

    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 0:30

    Acte I : Leçons de vie.



    Chapitre 1 : la leçon du destin et du chaos.



    Il y eut à peine un seul cri qui retentit dans la pièce lorsqu'on extirpa l'enfant du ventre de sa mère, mêlé à un râle de douleur poussé dans un dernier effort tandis que le médecin découvrit avec stupéfaction ce petit corps rougit dont les particularités ne pouvaient passer inaperçus.

    L'aide soignante recouvrit le visage de Satya du drap beige qui l'avait enveloppée pendant son accouchement, sous son regard attristé. Et puis l'homme plaça l'enfant dans ses bras, sans même avoir pris le temps de la séparer de sa mère par le cordon qui les reliait, une mine de dégoût sur le visage.

    "Docteur ...?"

    "Vous voulez mon avis ? Débarrassez vous de cette chose. J'ignorais que Satya Raya était ce genre de femme à se faire culbuter par n'importe quoi. Voilà pourquoi la Lumière l'a quitté en enfantant."

    "Mais... Ce n'est qu'un bébé..."

    Le Docteur se détourna et sortit de la pièce sans même accorder un dernier regard au nouveau né, ni à celle qu'il a jadis aimé et qui rejoignait maintenant le monde des morts. C'est une jalousie et une trahison immense qu'il avait ressentit lorsqu'il apprit qu'elle était enceinte le jour même où il s'était décidé à lui déclarer sa flamme, mais il accepta la chose et se laissa même une nouvelle chance quand elle lui confia que le père était mort.

    Il n'éprouvait plus d'amour, mais une haine profonde désormais après avoir découvert la bâtarde. Une catin... Voilà tout ce qu'elle était.

    L'aide soignante procura à cette enfant d'un calme absolu, les premières attentions, dans un silence mortuaire. Elle ne pouvait la garder, ni ne pouvait se résoudre à s'en débarrasser. La réaction radicale du médecin dépassait la compréhension même de la femme tandis que de grands yeux aussi bleu que la surface d'une marre pris dans les glaces peinaient à s'ouvrir sur elle.
    Sans savoir de quelle race elfique l'enfant pouvait bien être issu, elle pensa aussitôt à ceux que l'ont nommait Kal'dorei dont elle n'avait aperçut qu'une esquisse un jour dans un livre en ce demandant comment Satya avait pu entretenir une relation avec un tel être. En se servant de ses souvenirs qui faisait référence à la grande déesse de la nuit, Elune, elle baptisa le bébé Eiluna, espérant qu'elle en reçoive la bénédiction.
    Mais il ne s'agissait pas d'une enfant de la Lune mais l'une du Soleil. Comment aurait elle pu le savoir ?

    Après avoir délicatement brodé son nom sur une couverture de laine, à peine quelques jours plus tard, elle l'abandonna au pied des marches de l'orphelinat de la Capitale, avant de s'enfuir vivement, ne voulant être aperçue.

    La première leçon fut celle du destin ou bien celle du chaos, car ce simple geste, aussi paré de bonne intention, condamna la vie d'Eiluna à jamais alors qu'elle ne comptait à peine quelques jours...


    Dernière édition par Eiluna Van Hellsing le Jeu 19 Jan - 1:02, édité 1 fois
    Eiluna Van Hellsing
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    [Récits] Du reflet à l'âme. Empty Re: [Récits] Du reflet à l'âme.

    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 0:49

    Chapitre 2 : La leçon de la peur.



    Lordaeron.

    Certains affirment qu'un enfant, parce qu'il n'a ni l'expérience ni la réflexion d'un adulte, reflète l'innocence dans ses versions les plus pures. Ces gens là sont des idiots.

    Ils sont capables de méchancetés gratuites dès lors qu'ils découvrent petit à petit, un pouvoir incroyable : celui d'être capable de broyer par la simple volonté ou par un geste facile, n'importe quelle personne un temps soit peu fragile.

    La seule fragilité d'Eiluna aura été sa solitude. Sa différence avec les autres enfants de l'orphelinat fit d'elle le parfait bouc émissaire et cobaye pour parfaire l'exercice de leur pouvoir car l'esprit humain n'aura jamais été aussi imaginatif qu'en matière d'infliger une douleur.
    Mais toujours sous la plus grande discrétion.

    D'abord verbale, pour ne pas attirer l'attention, puis physique car elle n'avait personne pour la soutenir et qu'elle la fermait gentillement en attendant que ça passe.

    Cœur de feu fut sa libération.

    Il y avait, dans les jardins de l'orphelinat, un petit chaton roux tigré, lui aussi vraisemblablement abandonné par sa mère. Eiluna le trouva un jour caché dans les bosquets miaulant de faim dans l'espoir qu'une quelconque grâce lui soit apporté jusqu'à ce que le miracle de ce bout de jambon pendouillant de petites mains fines et fluettes, apparaisse devant sa truffe. Il tenta de l'attraper, le ventre réclamant le festin en se manifestant durement, mais il fut retiré et présenté un peu en arrière. Le chaton le poursuivit, sans aucune notion de prudence et ne l'attrapa qu'après une course folle pour finir sur les genoux d'une enfant. Le miracle se reproduisit, et il l'engloutit cette fois ci sans avoir à chasser cette proie ardue ! Encore et puis encore jusqu'à ce que...

    "Tu as tout mangé, petit chat"

    Miaulement.

    "Mais j'ai plus rien moi..."

    Nouveau miaulement.

    "Demain je t'en donne encore. D'accord ?"

    Elle le prit dans ses bras, le souleva à hauteur de son visage et le serra contre elle. Il fut le premier ami à qui elle allait se confier et qui écoutait sagement en grappillant la nourriture qu'elle lui apportait chaque fois. Il lui procura un bonheur immense, lui faisant oublier ses malheurs, l'empêchant de sombrer dans une tristesse noire.

    Et puis, il y eut ce jour, l'année de ses 9 ans, où l'un des garçons de l'orphelinat se présenta à elle en brandissant le petit corps du chat roux qu'il tenait par la peau du cou.

    "C'est ça que tu cherches le monstre ? Les monstres n'ont pas le droit d'avoir des amis ni des animaux. Sale monstre ! Bâtarde de sang mêlé !"

    Les autres enfants répétèrent en cœur cette dernière phrase comme s'il s'agissait d'un nouveau chant joyeux tandis que le garçon lança négligemment le cadavre du félin à terre.

    Choquée... Impuissante, Eiluna tomba à genoux devant son ami, les yeux brouillés de larmes mais toujours silencieuse, avant de s'emparer de Cœur de Feu.

    "Hey ! Regardez ! Elle câline un cadavre ! Beeeeuuuurk ! C'est dégoutant !"

    Eiluna ne bougea plus, n'accordant aucun regard aux mines écœurés des enfants qui l'encerclaient, continuant de bercer le petit corps sans vie. Même les quelques coups de pieds qu'elle reçut à cet instant ne la fit lâcher prise. Ni le temps qui passa, ni la faim, ni la soif. Juste la directrice qui arracha le chat de ses bras après avoir remarqué son absence à la tombé de la nuit...

    La seconde leçon fut celle de la peur. Car il n'y a qu'elle qui mène les gens à commettre les pires atrocités. La peur de l'inconnu et de ce qu'on ne comprends pas... Et qu'on ne veut pas comprendre.
    Eiluna Van Hellsing
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    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 10:14

    Chapitre 3 : La leçon de la vérité.


    Certaines personnes servaient le mal par égarement. Dans l'illusion qu'était l'existence, il n'y avait pas de chemin tracé d'avance, pas de vérité absolue. Dans ces conditions, comment reprocher à quiconque de s'être aventuré sur la mauvaise voie ? N'appartenait-il pas à ceux qui en avaient le pouvoir de les sauver de la damnation, au contraire ?

    La main brutale de son mentor s'abattit brutalement sur le visage d'Eiluna. Du haut de ses dix ans, frêle et chétive, comment pouvait elle qu'oser penser se mesurer à cet homme, respecté par ses paires, de la cathédrale de Lordaeron ?

    Certains, en revanche, faisait le mal par choix. Ceux là ne méritait même pas la pitié.

    "Tu n'es qu'une incapable, une saloperie de bâtarde répugnante. Comment ont ils jamais osé penser que tu servirais à quoi que ce soit en te foutant dans mes chausses ? Toi ? Une servante de la Lumière ? Laisse-moi rire !"

    Le paladin Frederish Von Disht attrapa fermement le poignet de sa jeune disciple, la trainant de force vers la table la plus proche, l'obligeant à s'y installer avant de déchirer une partie de son chemisier.

    "La Lumière purifiera peut-être ton sang pourri, et crois moi que je m'assurerais qu'il en soit le cas."

    Il déposa sa main au creux de ses côtes, fermant les yeux en psalmodiant à haute voix jusqu'à ce qu'une lueur diffuse ne s'échappe de ses doigts et imprègne la peau de l'enfant, qui jusque là n'avait émit que quelques gémissements de protestation.

    "Le sceau de vérité baignera dans tes veines désormais. Tu ne pourras jamais plus mentir à quiconque..."

    "Je n'ai jamais men..."

    Une seconde baffe la réduisit au silence.

    "La ferme ! Qu'importe de toute manière. La vérité sera seule juge de tes paroles !"

    Il la redressa une foi le sceau gravé et la jugea du regard avec dédain.

    "Va t'habiller correctement et reprends tes études. Chapitre 15 !"

    Courir et obéir. C'est tout ce qu'elle sut faire. Vous vous demandez surement en quoi le comportement de cet homme répond aux préceptes de la Lumière et aussi pourquoi cette enfant n'a jamais rien dit sur son mentor ? Sachez simplement qu'à l'époque, l'Ordre Écarlate n'existait pas encore et que ceux qui allaient le fonder avaient jadis appartenu à des Ordres de Paladin reconnu et que le fanatisme présent dans les rangs Écarlate, certains le possédait déjà en eux vis à vis de la race humaine. Quand à son silence, interrogez vous sur le poids des paroles d'une sang mêlé à cette époque face à ceux d'un vétéran de guerre.

    La troisième leçon fut celle de la vérité face à la confiance. Elle n'osa jamais parler de ce sceau par dessus lequel on tatoua le symbole de la Foi envers la Lumière à quiconque. La différence entre savoir et croire reste cette part d'inconnu et de doute essentielle. Plus que jamais elle avait besoin d'avoir des gens qui croient et ont foi en elle plus que s'ils n'avaient sut...
    Eiluna Van Hellsing
    Eiluna Van Hellsing


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    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 13:09

    Chapitre 4 : La leçon de la manipulation.
    (!!!Mise en garde. Certaines scènes peuvent heurter les plus sensibles. Vous êtes prévenu.!!!)


    "Je sens le moelleux de mon oreiller et la douceur de mes draps. Je suis dans mon lit. Tellement fatiguée que je ne me souviens pas de m'être couchée, mais apparemment j'ai eu le temps de me glisser au chaud sous les couvertures.
    J'ai froid... je ne me souviens pas non plus avoir ouvert la fenêtre. Le souffle de la brise fraîche caresse mon visage et me fait frissonner, mais je suis trop fatiguée pour ouvrir les yeux, pour me lever et la fermer. Les rideaux claquent contre les vitres. Je me blottis un peu plus dans mes draps, avec un peu de chance, je parviendrais à me rendormir sans que le froid ne me dérange plus. D'ailleurs, je me rendors surement en ce moment : le souffle frai s'est muté en quelque chose de plus tiède. Une douce chaleur, un parfum aussi. Celui des plantes du jardin en contre-bas surement. La pénombre de mes yeux clos se renforcent encore, j'attends impatiente que le monde des rêves me submerge de nouveau. Une chaleur pressante sur mes bras... trop lourde... "


    Eiluna se réveilla en sursaut, quelque chose ou quelqu'un l'avait agrippé fermement. L'étreinte était si forte, si puissante, elle cherchait à immobiliser sa proie, et surtout lui interdire le moindre cri. Une main épaisse s'était posée sur sa bouche alors qu'elle se débattait de toute ses forces. Effort vain face à une tel détermination de maitrise.
    Le violent coup qu'elle reçu sur la tête ne l'assomma pas pourtant, elle fut étourdie, incapable désormais du moindre mouvement. Son prédateur en profitant pour lui bâillonner la bouche à l'aide d'un foulard et lui attacher les mains, ensemble, au dessus de sa tête, aux barreaux du lit de fer. Quand elle reprit conscience et ouvrit les yeux, elle vit le visage de son agresseur. Un jeune homme d'une vingtaine d'année. Ses yeux étaient noir, tout comme ses cheveux, plaqués en arrière, trempé de sueur. La course qui l'avait mené jusqu'à la demeure de sa victime et l'escalade qu'il avait du exécuter pour grimper au dernier étage de l'immeuble, l'avait épuisé, cependant il semblait garder encore une certaine vigueur.

    Son regard était plus que malsain qui fit frémir l'enfant, d'horreur. Elle ne voulait, ni ne pouvait soutenir ce regard plus longtemps, aussi ferma t-elle les yeux si fortement d'espoir d'effacer ces visions de sa tête et que tout cela ne soit qu'un rêve.

    Mais rien...

    Elle sentait le poids de l'homme allongé sur elle, alors que ses mains s'empressaient de déchirer la robe de nuit qu'Eiluna portait, la mettant nue. Elle voulut crier, lui supplier d'arrêter, mais seuls de brefs bruits étouffés émanaient de sa bouche condamnée. Elle s'épuisa bien vite, la force venant à manquer et le souffle aussi. Elle le sentit se redresser alors que ses yeux étaient résolus à rester clos. Il posa ses deux mains sur ses genoux et tenta de les écarter, mais elle s'y opposa, imposant une résistance certaine. Il les écarta alors violemment, provoquant un craquement d'os fragile. La douleur insupportable manqua de faire évanouir à nouveau Eiluna, mais elle resta éveillé, hurlant de toutes ses forces mais bloquée par le bâillon qui la réduisait au plus simple silence. Elle fut alors contrainte d'abandonner toute résistance afin d'éviter plus de mal encore.

    "Je suis désolé, je suis obligé de le faire. Tu comprends ? C'est ta faute, tu m'y pousses. Ta seule présence, ... mon corps entier vibre. Il faut ... je dois le faire !"

    Alors qu'elle faillit ouvrir les yeux, une nouvelle douleur la submergea. Quelque chose venait d'entrer en elle brusquement et sauvagement. Il la profana alors de violent assaut tandis que du sang chaud commençait déjà à couler le long de ses cuisses et souiller les draps. Les larmes ne cessaient d'affluer sur ses joues alors qu'il la malmenait sans aucune retenue. Le monde s'était arrêté autours d'elle, les secondes devenant l'éternité. Pourtant il n'en fallut que quelques unes pour que le supplice cesse enfin. Elle entendit un bruit lourd, quelque chose qui tombait au sol. Libérée de tout poids sur son corps, elle tenta de se recroqueviller en ouvrant les yeux pour voir ce qu'il s'était passé. Un autre homme se tenait debout, au pied du premier. Il portait une lourde armure sombre et des tâches noires tatouaient son visage.

    Sous les yeux choqués d'Eiluna, son mystérieux sauveur décapita son agresseur d'un seul et vif mouvement. Elle voulut détourner le regard, mais il l'en empêcha brusquement, lui attrapant le menton et lui murmurant :

    "Regarde le, il est mort pour toi. Observe bien."

    Jamais de sa vie elle n'avait vu tant de sang se répandre sur le sol. Il coulait à flot. Elle ne pouvait désormais plus quitter la scène du regard, comme si une force extérieur avait pris le contrôle de son corps pour l'obliger à garder les yeux ouverts. Elle ne cessait de regarder tout ce sang alors que l'homme assis près d'elle ne cessait de la regarder elle.
    Elle ne se rendit pas compte que son bâillon fut ôté et ses mains déliées.

    Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir. L'alerte avait été donnée à la découverte des deux précédentes victimes qu'avaient fait le violeur avant de se faufiler dans la chambre de l'enfant au sang-mêlé, et l'ensemble des personnes présentes s'enfuyaient du bâtiment. Tous ses membres tremblaient, et sa poitrine se soulevait en une respiration saccadée, mais c'était là les moindres mouvements qu'elle pouvait exécuter. La porte s'ouvrit brusquement, offrant à la directrice de l'orphelinat un spectacle plus épouvantable encore que les deux scènes précédente.
    Tout ce sang... il y en avait partout... le sol, les draps, et sur l'enfant aussi, qui ne bougeait plus, les yeux fixés sur le cadavre ou sur un monde inexistant et au delà même de la plus simple imagination.

    Poussant un cri d'horreur, la directrice s'en fut, abandonnant Eiluna dans son lit. Un léger rictus naquit sur les lèvres de son sauveur qui avait trouvé refuge dans un coin d'ombre, l'abritant de l'angle de vision de la vieille femme qui avait émergée dans cette pièce. Il s'avança vers l'enfant, lui caressant la joue avec une infinie tendresse, avant de susurrer à son oreille :

    "Vois comme le cœur des hommes est sombre. Tu n'as jamais connu que la peur, la douleur, la souffrance... mais moi, je peux t'en départir. Viens avec moi et tu ne connaitras plus jamais cela."

    Toujours immobile, figée dans son expression de terreur, il en profita pour soulever le corps de la frêle enfant et l'emmener discrètement avec lui.

    Cette nuit là, ils furent huit a être kidnappé, mais personne ne connut leur destin.

    La quatrième leçon fut celle de la manipulation. Parce que tout n'est qu'illusion, vérité, semi-vérité et mensonge, la réalité n'est qu'une simple question de point de vu. Mais comment apprendre cela à une enfant de 12 ans ...?

    Eiluna Van Hellsing
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    [Récits] Du reflet à l'âme. Empty Re: [Récits] Du reflet à l'âme.

    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 16:43

    Chapitre 5 : La leçon de la soumission



    Un nouveau coup s'abattit sur la joue de la jeune fille qui eut raison, cette fois-ci, de son équilibre, s'effondrant au sol sans parvenir à se retenir au moindre mobilier. Sa lèvre inférieure avait éclatée sous l'impact, et de celle-ci s'écoulait doucement un filet de sang, maculant son menton. Ses pommettes prirent une couleur rouge-violacée, semblable à de nombreuses autres meurtrissures de l'ensemble de son corps.

    "Tu n'apprendras donc jamais !"

    L'enfant se recroquevilla dans un coin de la pièce, en s'agrippant aux blocs de pierre grossiers du mur suintant d'humidité lorsque son mentor dressa à nouveau la lanière de cuir rigide qu'il tenait en main et l'abattit sur elle, de toute ses forces, déchirant le tissu précaire de son épaule, et vrillant sa peau.

    "Les sentiments sont le poison de l'humanité. Il n'y a que lorsque tu en seras dépourvue que tu pourras prétendre à devenir meilleure. Tu es douée, Eiluna, mais cet entêtement aux larmes t'empêcheront de progresser pour mieux servir ton Maître."

    Un coup, puissant encore, lacéra sa cuisse, tandis qu'elle essayait de se protéger comme elle pouvait de ses bras meurtris, la faisant gémir à nouveau de douleur.

    "Tristesse, colère, amour, haine, compassion. Tout ceci est le fruit des mortels. Tu dois t'en départir !"

    Tandis que l'homme continuait à la battre, son visage n'était pourvu que d'un simple rictus, ni malsain, ni mauvais, sur le coin de ses lèvres. Au bout d'un instant, alors que la douleur avait complètement engourdi les muscles et les réactions de la jeune fille de quatorze printemps, il se pencha sur elle et déposa, avec tendresse et douceur, un baiser sur ses lèvres vermeilles pour en goutter le sang. Selon lui, il était le plus doux et le plus suave qu'il n'eut jamais apprécié.

    "Un jour, tu comprendras, mon enfant, que les sentiments ne sont que pure faiblesse et qu'ils te mèneront à ta perte."

    Il semblait satisfait du visage qu'elle arborait en cet instant, alors que son regard ne reflétait rien en dépit de ce qu'il venait de lui faire subir. Il la prit dans ses bras, la soulevant lentement du sol pour aller la déposer dans sa couche et s'y glisser à son tour...

    La douleur.

    Une envie soudaine d’en finir une fois pour toute mais dans l’incapacité d’y parvenir. Comme si les rôles avaient été inversés, s’endormir et se dire que l’on va s’éveiller. Un corps pris de spasmes incontrôlés et des sanglots qui s’échappent d’une gorge serrée mais dépourvue de larme.

    Une voix rude et grave vibre dans sa tête, entonne les principes fondamentaux de tout adepte du culte.

    Foi.
    Discipline.
    Abnégation.
    Soumission.
    Obéissance.
    Dévotion.

    Foutaises … foutaises. Foutaises !

    Et pourtant, toute volonté à ses limites et fini par s’étioler.

    Au début, on n’y croit pas.
    Au début, on pense que l’on satisfait simplement son bourreau pour que cesse les assauts.
    Au début, on se dit que l’on donne une illusion de la réalité.

    Mais l’Illusion nous rattrape. On courbe l’échine. On murmure allégeance. Le conditionnement à échelle humaine. Une récompense accordée au lieu de coups douloureux, pour les bonnes actions.

    On doute…

    Et un jour on achève notre première victime en se disant qu’il vaut mieux que ce soit elle que nous. On boit son sang et s’en abreuve. On fini par aimer cette sensation.

    L’instinct de survie.

    Les perceptions changent, incapable de dire qui nous sommes et d’où nous venons. Et puis on croit, on obéit, on s’abandonne, on se soumet, on se résigne, on se sacrifie.

    Il n'y a plus de raison. Il n'y a plus d'espoir.

    C'est à l'age de Seize ans qu'elle apprit la leçon de la soumission. La tête courbée, Eiluna n'existait plus, elle n'avait jamais existé.
    Eiluna Van Hellsing
    Eiluna Van Hellsing


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    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 21:40

    Acte II : Le relais.

    Introduction.


    Lorsque les larmes ne sont plus suffisantes pour libérer sa peine, lorsque la douleur est trop immense pour exprimer sa détresse, lorsque le désespoir s'immisce insidieusement jusqu'à annihiler la moindre lueur, étouffant avec sauvagerie la dernière once d'humanité dans un cœur, que reste t-il pour relâcher toute cette noirceur qui coule dans nos veines au point que l'ont ne pense même plus à cesser d'exister puis que l'existence elle-même n'est même plus imaginé ? Il ne reste que le corps, il ne reste que le sang. L'esprit en tant que tel n'est plus une échappatoire, ni un refuge. Le dernier rempart a sauté, la dernière fébrile résistance s'est faite écrasé, et dans le trou béant saignant sans relâche, rien ne semble pouvoir prendre le relais. Un pantin de bois articulé par des fils de fer tendus, fixé par des clous douloureux et menés par des doigts blancs et morts.

    Alors le corps, et le sang, car c'est tout ce qu'il reste, finit par prendre le relais sur l'esprit en se créant de lui même, une alternative. Sursaut vain de survie.


    Chapitre 1 : Le journal.


    Tu ne représentes rien.
    Tu n’es rien.
    Tu appartiens à quelqu’un qui n’existe plus ou peut-être même n'a jamais existé.

    De ce fait tu obtiens le droit pur et parfait d'exister, Journal … Eiluna n'est plus qu'une coquille vide dont tu représentes l'âme, la douleur, la souffrance, le chagrin, la haine, la peine, la colère, la tristesse, le mal, les fautes, les crimes, le vice, la perversion, la mélancolie, l'affliction, le déplaisir, le châtiment, la sanction. Je te donne tout ceci pour m'en départir. Je te fais don de moi-même, pour rester pure. Tu seras ma déchéance, tu feras mon fautif, et peut-être qu'un jour, si quelqu'un ose l'imaginer, tu seras sauvé. La rédemption te sera accordé. A toi. N'oublie pas. Moi, je n'existe pas. D'ailleurs, c'est toi, maintenant et plus moi. Moi n'a aucun sens, moi disparait, il est un numéro, le huit... voilà.

    Tu ressens cette douleur qui s'éternise ? Dans tes tempes, dans ton cœur, dans tes muscles et dans ta chair ?Non, non, tu n'as plus de cœur, et tu n'as pas de chair... comment peux tu le sentir. Ce n'est que le froid glacial et mordant de l'Apocalypse. D'ailleurs, tu ne frisonnes pas, cesse donc cela.

    Quarante sept. Tu y parviendras un jour. Tu parviendras à zéro. Et quand tu y seras arrivé, nul doute que tout ce que tu n'as jamais désiré te sera accordé. Désiré ? Tu désirs toi ? Allons, tu n'es qu'un stupide journal. Comment peux tu oser simplement désirer ? Toi tu vis, tu es le pantin de ton Maitre. Non, pas vivre. Survivre. Il a fait de toi sa favorite. C'est évident que tu peux y arriver.

    Soixante-dix huit. Crétin ! Bâtard ! Tu es le mal, peux tu le comprendre ! Tu régresses. Si tu régresses, tu ne parviendras jamais au sommet. Alors qu'il suffit de courber l'échine. De plier la volonté. Ca, c'est déjà fait. Plis la plus encore. Met toi à ras de terre. Respire la boue, respire la terre, respire la défection. Il n'y a qu'une façon de s'élever. C'est de tout maitriser et de tout oublier. Oublie toi, toi-même si tu l'oses !

    Le Septième est mort.

    Tu brûles ! C'est horrible. Cette douleur, cette souffrance. Mais tu as connu bien pire. Serre les dents. Tu n'es pas un lâche. Tu n'abandonnes pas. Tu aimerais pourtant. Tu le sens, toi aussi, l'appel de l'abandon. Mais tu as été trop, bien trop con pour promettre d'exister. Tu as perdu le dernier droit de choisir. Maintenant, tu n'es vraiment plus qu'un jouet. Un horrible et sale jouet. De ceux pour chien qui ont été trop longtemps mâchouillé. C'est l'appel... peut-être que le moment est venu après tout, de les laisser déchirer tes pages. S'ils le font, ne te débat pas. Ne résiste pas. Laisse toi aller. Abandonne toi, une dernière fois.

    Zéro. Incroyable. Improbable. Impossible.

    Deux, c'est une réussite en soit. Ils le disent tous, pourtant, que c'est une réussite. Toi, le dépourvu de conscience, le dépourvu d'être, le dépourvu d'honneur, toi, tu as réussis, là où les autres avaient échoués. Félicitation. Tu es heureux ? Non, comment le pourrais tu. Tu es satisfait, rien de plus. Ce soir, c'est un nouveau journal qui nait. Un nouveau toi. Un être différent. Ils ont fait de toi, quelqu'un de différent. Plus encore que tu ne pouvais l'être avant. Ils t'ont damnés ! Et tu en redemandes. Tu t'élèves enfin... tu approches du but. Tu as la maitrise. Tu as tout entre tes mains. Tu n'as qu'à serrer pour tuer. Prends y du plaisir. Nourris toi de douleur, puisque tu en es constitué, c'est la seule façon de ne pas te consumer.

    Eiluna Van Hellsing
    Eiluna Van Hellsing


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    Message  Eiluna Van Hellsing Jeu 19 Jan - 22:06

    Chapitre 2 : L'exutoire.



    Pourquoi il ne cesse de crier ? Toutes les nuits. Mais personne ne l'entend portant il cri. Oui. Tu l'entends très clairement, toi. Les autres, ils doivent dormir. C'est pour ça qu'ils l'entendent pas. Ils prétendent la folie. C'est eux qui sont fous. Il cri bon sang !! Il hurle parce qu'on lui fait mal. Peut être que c'est eux qui le blessent ? Tu n'y avais pas pensé ? Ils lui font mal jusqu'à le tuer tous les soirs. Toutes les nuits, il meurt en pleurant. Dans les murs. Dans le bois. Au plancher. Au plafond. Partout. Ils le blessent de toute part.

    Et le couteau, il mange sa chaire. Le sang se répand partout. Jusqu'à suinter des pores de chaque briques. Le mur devient rouge. Et noir. Et rouge. Noir. Rouge. Toujours plus rouge. Il glisse. C'est une cascade qui glisse plus lentement. Et les murs, ils sont rouge. *tache de sang* s personne ne le croit. De toute façon, ils sont dans le coup. Avec leur visage blanc et noir. Comme celui du miroir là bas. On me surveille. Depuis toujours.

    Cinq. Lui deux. Il le croit. Il le voit aussi. Et il le croit. Les murs. Il dit le sol. Mais c'est pas le sol, c'est le mur. Non. Les. Oui. Y'en a quatre. Quatre murs. Quatre. Non cinq. Cinq aujourd'hui. Et lui... deux.

    Désinhibition. Abandon. Grenouille. C'est vert. Soumission. Il dit qu'il est fier. Tu auras une récompense cette fois ? Tout le monde le sait que tu n'aimes pas ça. Il est trop fort. Trop fort. Et le sang, il chauffe, il boue. Dehors et il rentre, dans ta peau. Et il brûle. C'est normal. C'est ta faute.

    On s'en va. Avec lui et l'autre. Dix. Comme Huit. Pareil. Celui qui croit et qui sait.

    Il fait étrange. Les visages sont différents et ça sent très mauvais. Ils t'ont remis dans une chambre qui saigne, qui cri et qui pleure. Comme *rature*.

    *Tache d'encre* -ssez désagréable. Mais pas de douleur. Plus aucune. ARRÊTEZ DE LE FAIRE PLEURER !!!!

    Il est partit. Il dit qu'il reviendra. C'est sucré. A ton tour maintenant.
    Cache toi. Bientôt le retour. N'oublie pas d'être meilleur pour ne pas qu'il hurle de douleur. Et le sang sur les murs qui rentre en toi, et brûle... et brûle.

    Les cris, ils chantent maintenant. Ça fait toujours mal là, et dans la peau quand le sang il entre à en faire vomir, et qu'il crame tout. Mais il faut le faire sortir avec les ongles. Creuser, profond, de plus en plus. Jusqu'à ce qu'il s'échappe parce que il ne doit pas rentrer. Tu comprends ? Avec une lame, ça irait plus vite. Faudra bien l'aiguiser.

    Tu les as surpris ! Ils pensaient que tu dormais ! Ils veulent ton sang. Mais qu'ils le prennent ! Personne n'en veux sauf eux. Il est souillé. A cause des murs et des cris qui souillent le sang. Et dans la fenêtre au font de la chambre. Elle est là, à surveiller, ça la fait rire avec son visage noir et blanc. Elle rit et l'autre pleure et cri.
    Mais lui, celui qui sait et qui voit, il est venu cette nuit. Et cette nuit, il n'a pas pleuré, il n'a pas crié, ni chanté, et le sang, il n'a pas coulé, il n'est pas rentré, pas brulé, il n'a pas fallut le retirer. Et lui, il a dit pareil. Il a dit que le sol - mais c'est les murs ! - il n'a pas saigné ni hurlé. Et le sang, il est resté où il est. Mais ils sont entrés et l'ont arrachés. Ils n'avaient pas le droit. Il fallait leur dire qu'ils n'avaient pas le droit. Tu l'as fait. Et tu savais, tu savais que le sang allait encore couler du mur. Mais tu l'as fait. Et ça a été pire. Bien pire. Donc, tu sais maintenant, qu'ils ne faut pas dire ces choses la. Il ne faut pas crier et hurler comme l'autre. Même si tu es plus fort. (car il hurlera toujours plus fort que toi.) Ah ça !! Tu l'as égorgé comme un cochon (c'est rose) et il a grouiné ! Et là oui, le sang était sur le sol et sur les murs - pas dedans ! - oui. Mais sans avoir à gratter jusqu'au sang. A gratter jusqu'à ce qu'il sorte parce qu'il était dehors et pas dedans. Et dessus aussi. Mais ça, c'est bien.

    De plus en plus dur. Le jour, suer. Le soir, la fatigue. Mais si tu travail bien, tu peux dormir sans les cris. Ceux qui sortent des murs parce qu'ils le punissent à ta place. Si tu fautes, ils le tuent. Ils tuent ta chaire et ça brule et faut que ça sorte. Et pas d'espionne. Juste le calme. La solitude. Et peut être qu'il viendra. Avec sa douceur dans ses mains qui chassent la douleur.

    Il ne cri plus beaucoup ces temps ci. Obéissant. Il faut le servir. Le rendre satisfait avec son visage de mort. Il regarde avec les yeux de celle en noir et blanc. Les mêmes. Les mêmes yeux. Moqueur et agressif et narquois et ignoble et lacérant et blessant et dur et.

    On part encore. Avec lui et l'autre huit, dix, et d'autre. On s'en va. Autre combat. Autres leçons. Ils appellent ça : stratégie de combat. Étrange, non ? Pourquoi pas. Si c'est efficace et que ça lui fait plaisir alors il faut suivre. C'est moins douloureux en tout cas.


    *Série de points et de flèches complètement désordonnées*

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