Il referma la porte sur le nez de la gérante un peu trop collante avec un "Merci, dame", puis inspira profondément avant de se retourner à nouveau.
Elle était posée sur un lit à baldaquin, dans une ridicule robe à froufrous, les joues rougies à la poudre, un sourire forcé collé sur le visage ; ça la faisait ressembler à une poupée sinistre.
Les meubles étaient peints en rose, un bouquet de fleurs fraîches siégeait sur une coiffeuse, et plusieurs poupées décoraient la pièce.
Il reposa son regard sur la fillette ; elle le regardait s'approcher avec ses grands yeux bleus, serrant nerveusement les poings. De grandes cernes tombaient jusqu'au cercle rouge dessiné sur ses joues.
Il vint s'assoir à côté d'elle sur le lit ; elle n'arrivait déjà plus à maintenir le contact entre leurs regards et sa respiration s'était accélérée, telle une proie apeurée.
" Désolé", pensa t'il en lui caressant la joue de la pulpe du pouce, relevant son menton des autres doigts. Elle tremblait comme une feuille.
" Quel âge tu as, mignonne ?
- Huit ans, monsieur." Il lui donnait facilement deux ou trois de plus, mais le "petit plaisir" rapporterait probablement beaucoup moins à la maison passé dix ans. Il la força à le regarder dans les yeux.
" Et comment tu t'appelles ?
- Lianne, monsieur.
- Lianne. Comme la reine de Lordaeron ? Mmh. Quel est ton vrai nom, cœur ?
- Nyeeshta, monsieur.
- Nyeeshta. Pas facile à prononcer. Nyeeshta, est-ce que tu te plais ici ?"
Elle baissa à nouveau les yeux, ses lèvres tremblotant. On ne lui avait certainement pas appris la réponse à cette question.
Il prit à nouveau une grande inspiration et releva lentement les jupons d'un doigt. Ses cuisses étaient parsemées d'hématomes. "Elle est difficile, parfois ; n'hésitez pas à insister, et à utiliser l'huile", avait dit la gérante.
La gamine serrait le bas de sa robe d'une main, les yeux humides. Un instant, il se demanda depuis combien de temps elle faisait ça, pour être toujours tellement terrorisée.
" Est-ce que tu as des objets... une peluche, une poupée, un livre... auxquels tu tiens particulièrement ? ".
Elle fronça les sourcils, l'interrogeant du regard comme si c'était la chose la plus étrange qu'elle ait jamais entendu. Il lui attrapa le menton, amenant son visage à quelques centimètres du sien.
" Nyeeshta... Je ne peux pas te laisser ici ; sauf si tu t'y plais, ce qui n'a pas l'air d'être le cas. Je t'emmène avec moi ; j'ai besoin d'un assistant. Ça ne sera jamais facile, je ne vais pas te mentir. Mais ce sera probablement toujours mieux qu'ici. Si tu as envie de prendre quelque chose avec toi, c'est maintenant, parce qu'on ne reviendra pas."
Le visage de la fillette s'était illuminé à mesure qu'il parlait. Elle pointa fébrilement du doigt une statuette en bois représentant un phénix, ce qui le fit légèrement sourire.
Quelques pièces d'or pour lui offrir une nouvelle vie... ça ne pouvait pas mieux tomber.
Le plus dur n'allait pas être de rembourser le seigneur Blank de l'argent de sa commission ; ce qui allait être délicat serait de la traîner avec lui pendant ses missions. "
Besoin d'un assistant"... Un éclaireur, et plus particulièrement lui-même, travaille tellement plus facilement seul... avec une fillette derrière qui n'y connaissait absolument rien, ça devenait une réelle difficulté.
Il repensa un instant à la blonde qui lui avait fait de l’œil dans le hall d'entrée ; il aurait pu l'avoir pour tellement moins cher ; et il serait en train de faire l'amour à cette magnifique femme au lieu de retirer sa cape pour faire monter une gamine sur son dos. Il attrapa la statuette et la fourra dans son sac avant de demander à Nyeeshta de grimper, lui tendant ensuite le sac et remettant sa cape sur elle, l'ajustant aux sangles de son harnais.
"Ne serre pas autant mon cou !" lui intima t'il, la voix étouffée.
Elle desserra un peu son emprise sur la gorge, s'accrochant à ses épaules, puis il ouvra la fenêtre, s'engouffrant de l'autre côté avant de lâcher prise pour descendre dans la venelle.
Il passa enfin son capuchon et rejoignit la rue comme un passant normal, mais bossu. La ville bouillonnait, même à cette heure avancée, les soldats se pressaient dans les allées.
Eston récupéra son cheval à l'écurie, en chassa le garçon pour faire monter la fillette devant lui, la dissimulant à nouveau sous sa cape, et partit de Stromgarde au galop.
Elle était posée sur un lit à baldaquin, dans une ridicule robe à froufrous, les joues rougies à la poudre, un sourire forcé collé sur le visage ; ça la faisait ressembler à une poupée sinistre.
Les meubles étaient peints en rose, un bouquet de fleurs fraîches siégeait sur une coiffeuse, et plusieurs poupées décoraient la pièce.
Il reposa son regard sur la fillette ; elle le regardait s'approcher avec ses grands yeux bleus, serrant nerveusement les poings. De grandes cernes tombaient jusqu'au cercle rouge dessiné sur ses joues.
Il vint s'assoir à côté d'elle sur le lit ; elle n'arrivait déjà plus à maintenir le contact entre leurs regards et sa respiration s'était accélérée, telle une proie apeurée.
" Désolé", pensa t'il en lui caressant la joue de la pulpe du pouce, relevant son menton des autres doigts. Elle tremblait comme une feuille.
" Quel âge tu as, mignonne ?
- Huit ans, monsieur." Il lui donnait facilement deux ou trois de plus, mais le "petit plaisir" rapporterait probablement beaucoup moins à la maison passé dix ans. Il la força à le regarder dans les yeux.
" Et comment tu t'appelles ?
- Lianne, monsieur.
- Lianne. Comme la reine de Lordaeron ? Mmh. Quel est ton vrai nom, cœur ?
- Nyeeshta, monsieur.
- Nyeeshta. Pas facile à prononcer. Nyeeshta, est-ce que tu te plais ici ?"
Elle baissa à nouveau les yeux, ses lèvres tremblotant. On ne lui avait certainement pas appris la réponse à cette question.
Il prit à nouveau une grande inspiration et releva lentement les jupons d'un doigt. Ses cuisses étaient parsemées d'hématomes. "Elle est difficile, parfois ; n'hésitez pas à insister, et à utiliser l'huile", avait dit la gérante.
La gamine serrait le bas de sa robe d'une main, les yeux humides. Un instant, il se demanda depuis combien de temps elle faisait ça, pour être toujours tellement terrorisée.
" Est-ce que tu as des objets... une peluche, une poupée, un livre... auxquels tu tiens particulièrement ? ".
Elle fronça les sourcils, l'interrogeant du regard comme si c'était la chose la plus étrange qu'elle ait jamais entendu. Il lui attrapa le menton, amenant son visage à quelques centimètres du sien.
" Nyeeshta... Je ne peux pas te laisser ici ; sauf si tu t'y plais, ce qui n'a pas l'air d'être le cas. Je t'emmène avec moi ; j'ai besoin d'un assistant. Ça ne sera jamais facile, je ne vais pas te mentir. Mais ce sera probablement toujours mieux qu'ici. Si tu as envie de prendre quelque chose avec toi, c'est maintenant, parce qu'on ne reviendra pas."
Le visage de la fillette s'était illuminé à mesure qu'il parlait. Elle pointa fébrilement du doigt une statuette en bois représentant un phénix, ce qui le fit légèrement sourire.
Quelques pièces d'or pour lui offrir une nouvelle vie... ça ne pouvait pas mieux tomber.
Le plus dur n'allait pas être de rembourser le seigneur Blank de l'argent de sa commission ; ce qui allait être délicat serait de la traîner avec lui pendant ses missions. "
Besoin d'un assistant"... Un éclaireur, et plus particulièrement lui-même, travaille tellement plus facilement seul... avec une fillette derrière qui n'y connaissait absolument rien, ça devenait une réelle difficulté.
Il repensa un instant à la blonde qui lui avait fait de l’œil dans le hall d'entrée ; il aurait pu l'avoir pour tellement moins cher ; et il serait en train de faire l'amour à cette magnifique femme au lieu de retirer sa cape pour faire monter une gamine sur son dos. Il attrapa la statuette et la fourra dans son sac avant de demander à Nyeeshta de grimper, lui tendant ensuite le sac et remettant sa cape sur elle, l'ajustant aux sangles de son harnais.
"Ne serre pas autant mon cou !" lui intima t'il, la voix étouffée.
Elle desserra un peu son emprise sur la gorge, s'accrochant à ses épaules, puis il ouvra la fenêtre, s'engouffrant de l'autre côté avant de lâcher prise pour descendre dans la venelle.
Il passa enfin son capuchon et rejoignit la rue comme un passant normal, mais bossu. La ville bouillonnait, même à cette heure avancée, les soldats se pressaient dans les allées.
Eston récupéra son cheval à l'écurie, en chassa le garçon pour faire monter la fillette devant lui, la dissimulant à nouveau sous sa cape, et partit de Stromgarde au galop.
