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Guilde roleplay - Royaume Kirin Tor

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    Brides de vies

    Ikraëm
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    Messages : 141
    Date d'inscription : 22/09/2011

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    Message  Ikraëm Mar 19 Juin - 19:59

    Quelquepart, dans le royaume de Lordaeron. An 13,

    La gamine était face contre terre. Son ami lui tenait fermement la chevelure, près de la racine. Ce petit bonhomme, brun de cheveux était face à elle, un genou à terre et la maintenait au sol. Non loin, deux épées en bois erraient sur le tapis, abandonnées depuis un moment pour des techniques de combat beaucoup moins subtiles. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était une salle en pierre froide d'une surface non négligeable, avec de nombreux miradors pour y laisser passer la lumière du jour. Tout le long des murs, des raletiers et mannequins d'entraînement ainsi que des armures et leur boucliers. Au centre, une épaisse natte brune phange jonchant le sol pour délimiter la surface du terrain.

    "T'as encore perdu Nielle !" Brailla-t'il avec un regard absynthe pétillant. Il n'était pas très grand et à vue de nez on lui donnait une dizaine d'hivers. La tenue qu'il portait devait être de toute beautée, avant qu'on la tâche de boue et de crottin.

    L'interpelée se contenta de ronchonner, ou plutôt de grogner. Nielle était mince voir maigre et malgré l'emprise qu'avait son ami sur ses cheveux, ils coulaient de sa main jusqu'à recouvrir presque l'intégralité du dos de la jeune fille, telle un couverture en soie marron. Impossible de voir son visage, d'une part à cause de sa position contre le sol et d'autre part à cause de cette masse chevelue qui la recouvrait.

    "Tu vas jarter, oui ?" Lâcha-t'elle d'un air excedé.
    "C'est qu'elle est pas contente, la pe-ti-te Danette !" Se moqua-t'il, toujours aussi enjoué de l'avoir renversée et blessée dans son ego.
    "Mais lâche-moi bordel à cul !" Hurlait-t'elle, en bougeonnant et s'arrachant quelques cheveux au passage.
    Il libéra sa tignasse et se mit à courir vers le râtelier des lames, s'attendant à des représailles. Bien vu, car il ne fallut pas plus d'une minute à Danielle pour se remettre sur pieds, profondément vexée. Elle avait l'air d'une petite sauvage avec ses cheveux en pagaille lui arrivant au bassin, mais pas seulement. Sa camisole -deux fois trop grande- usée jusqu'aux coutures était retenue par une ceinture de cuir trouée de bout en bout -sûrement utilisée déjà depuis des années et par des tailles différentes- dont l'extrèmité pendait lamentablement dans son dos. Elle portait également une paire de chausses verte vase à peine retenues par la même ceinture, en dessous de la chemise ainsi que des sabots dont la semelle en bois d'effritait d'usure. Elle fixait son ami, mais pas facile avec l'épaisseur qui lui tombait devant les yeux. Yeux qui par ailleurs ne correspondaient l'un l'autre, avec deux couleurs différentes. Malgré cet accoutrement de pauvresse et cette situation incongrue, on pouvait deviner la complicité entre les deux enfants.

    "Tu vas l'payer Iaz !" Dit-elle en brandissant son poing, d'un air qui se voulait colérique.
    "Quoi, tu vas essayer de me toucher ?!" Répondait-t'il, déjà renquinqué et prêt à reprendre le jeu.

    Pourtant le lendemain, quand Danielle arriva avec sa mère, les cheveux coupés aux oreilles comme un garçon ça n'avait plus l'air d'un jeu.


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    Ikraëm
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    Message  Ikraëm Dim 24 Juin - 22:14

    Royaume de Lordaeron, nuit de l'an 11

    Cette nuit-là, elle était seule. Seule dans la chambrette que la famille Aubren avait mise à disposition pour elle et sa mère. Madame Vernil avait du accompagner la maîtresse de maison à une réception où on l'avait conviée pour la nuit. La bonne devrait s'assurer de l'état convenable de la chambre de la Dame Aubren, ainsi que gérer les affaires de Madame. Voilà pourquoi Danielle se retrouvait seule, la tête sous sa couverture.
    Un terrible bruit de tonnerre retentit pour la seconde fois, accompagné d'une plainte de la part de la gamine.
    La peur n'eut pas pour effet de la paralyser, au contraire la jeune fille se redressa en tirant sur la couette. On pouvait lire dans son regard un peur intense à la lueur de la veilleuse que sa mère avait laissée allumée quelques heures auparavant. Face à elle, la porte. Aucun meuble dans cette pièce mis à part la paillasse en son centre et un coffre, lequel devait probablement contenir les quelques possessions matérielles de la famille. C'est sur ce même coffre que la bougie était posée, cire dégoulinant sur le pauvre bois de pin dont les vestiges du vernis était lamentablement écaillés comme s'ils cherchaient à fuir cette pauvretée dominante. Si on levait les yeux au plafond -fort bas- on se rendait facilement compte que la pièce était en réalité une partie des combles et se trouvait directement sous le toit du bâtiment. Chaque goutte de pluie semblait faire trembler la charpente ainsi que la minuscule fenêtre -cassée depuis des lustres- ancrée à même le toit.
    Un second grondement du ciel sortit Danielle de sa torpeur, éclairant la chambre d'une froide lumière électrique. Elle se précipita contre la poignée fatiguée en la maudissant de mettre tant de temps à la libérer de ce calvaire. La couverture qui la recouvrait se coinca dans la porte mais ça n'empêcha pas la gamine aux cheveux noisette de continuer sa course effreinée le long du couloir qui donnait accès à toutes les chambres de bonnes. Ses pieds semblaient choisir le chemin à prendre à sa place tandis qu'elle descendait l'escalier en pierre. Pieds qui se prirent bêtement dans un pan de sa camisole -encore trop grande pour elle-. Elle se cogna une première fois la tête, puis une seconde et puis... Jusqu'à arriver tout en bas des marches. La douleur lui cisaillait l'ensemble du corps mais elle n'en oubliait pas le temps dehors. En étouffant un sanglot alors que la tempête faisait toujours rage, c'est à quatre pattes qu'elle reprit son chemin.
    Après quelques couloirs elle se retrouva enfin devant la porte d'une autre chambre, assise à même le sol. Sans prendre le temps de frapper, elle saisit la poignée à bout de bras et ouvrit.. Ce qui eut pour effet de la faire trébucher une énième fois. Cette fois-ci, elle se mit à pleurer pour de bon.
    Ilyas, qui dormait tranquillement quelques minutes auparavant s'était réveiller en entendant cet énergumène rouler dans les marches. Il ronchonna en entendant quelqu'un rentrer dans sa chambre, lui qui pensait tranquillement se rendormir. Une tempète ? Et alors ?
    Danielle osa enfin relever la tête, honteuse -il faut l'avouer- de se livrer ainsi.
    "Tu auras pu réveiller la Belle au bois dormant avec tout ce boucan, Nielle. Arrête de chialer !" Lui dit-il en se décalant dans le lit et défaisant un bout de la couverture.
    Elle plissa les lèvres et s'essuya les yeux avec la paume de la main d'un air négligeant. Sa paire d'iris, marron et vert fixaient son ami. Pas très longtemps néamoins, car un autre coup de tonnerre retentit. Il ne lui fallut pas plus de dix secondes pour sauter dans les draps en poussant un cris de terreur. Elle planta ses doigts dans l'avant-bras droit d'Ilyas, profondément et ce malgré ses grognements.
    "C'est maman qui m'a dit que la Lumière foudroyait les infidèles et aujourd'hui j'ai oublié de faire ma prière !"

    C'est ainsi que s'annonçait les nombreuses nuits d'orage qu'elle passerait dans ce lit. Plus tard, elle comprit que les éclairs n'avait rien à voir avec la Lumière, mais à défaut de la rassurer la peur devient une terrible phobie: Quoi de plus terrifiant que quelquechose sur lequel on n'a aucune emprise ?

      La date/heure actuelle est Dim 28 Avr - 6:58