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    La fuite de la carline

    Ilyas Aubren
    Ilyas Aubren


    Messages : 68
    Date d'inscription : 26/08/2011

    La fuite de la carline Empty La fuite de la carline

    Message  Ilyas Aubren Ven 7 Oct - 20:16

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    "- Ce n'est pas par choix. Mais par dépit.
    - Dans votre état actuel, je doute que vous soyez en mesure de faire le vieux grincheux."


    La voix coule. Douceur arrosée d'un sourire. Elle ne s'attarde pas plus sur les paroles vaines. Son ongle lisse la plaie, récolte du sang fuyant. Aussi rapide qu'efficace, la sorcière faufile sa main dans son labyrinthe de cheveux. Le parcours est sévère, la sortie glissante. De son pouce et son index, elle brandille un liquide ocre -semblable à l'hydromel- emprisonné dans du verre. La prison n'est pas plus grande qu'une libellule, et le choc du coulant contre la paroi vibre comme des ailes.
    La plaie est ouverte au monde, un baume glaviotant du sang. Tout n'est qu'un bain, la chair éclatée crie dans un ruisseau d'amertume, de frustration. Ikraëm saisit un tissu -le plus propre autour d'elle-. Elle l'inonde de sa fiole d'or, de raisins bruns. Elle délave la peau d'une simple caresse. La toile n'est plus qu'une mer trop salée, rosée.

    Elle s'arme d'un cristal laiteux, qu'elle réduit en une pluie d'étoiles. Ses yeux sourient, illuminés par son propre spectacle. Elle crée sa mixture, une Abomination de plantes. Une pomme fatiguée dont elle vole la pourriture. Des feuilles de vignes qu'elle -après les avoir mâchées- joint aux poussières liliales. L'odeur de la moisissure agresse les naseaux, stagne au fond de la gorge. Elle ne semble pas plus dérangée, et s'empresse même de mordre les fruits couverts de champignons. Elle regarde sa soupe, une fossette se forme sur son visage. Juste en dessous de la pommette. Elle disparaît dans ses étagères. Des clochettes résonnent. Du verre s'embrasse. Des herbes se balancent. Des livres se dépoussièrent. Des pierres roulent. Des cailloux sont entassés dans des paniers d'osier. Il y en a de toute sorte, un arc-en-ciel de forme, une montagne de couleur. Elle en prend un, blanc comme les fleurs d'abricot. Elle le porte à son nez, les mains en coupe. Hume longuement. Elle se tourne vers Ilyas, les bras tendus comme une invitation à sentir.

    Cherrug ne regarde pas. Allongé, les bras croisés sur les yeux. Elle ravale son geste, lente, comme si elle craignait que le joyaux s'envole de sa cage. Elle forme une planète de ses mains, avec pour noyau cette boule de neige.

    "- Vous devriez regarder. C'est intéressant."

    Elle secoue la pierre dans son piège de chair. Cherrug dégage ses bras. La regarde. Se cache à nouveau sous ses ailes. La femme à la crinière de lion sourit. Recommence son jeu.

    Toujours sa pierre en main, elle glisse une feuille mauve, aux reflets rougies, sur la crevasse de sang. Elle y coule son vomi de plantes. Les cristaux sont encore visibles, ils semblent aussi brillants que tranchants, un amas de verre pilé. Elle finalise sa construction avec ce bout de roche blanche. Elle l'embrasse comme son plus fidèle allié, et le pose au centre de la plaie.

    "- Il vous faut rester comme ça deux bonnes heures ! Évitez de bouger. Ça va purifier la plaie et surtout, apaiser la douleur. Je me chargerai de recoudre ensuite. La cicatrisation se fera d'autant plus vite avec mon remède !"

    Elle rit. Et son rire résonne comme des grelots, bien qu'il soit aussi léger que celui de l'Araignée.

      La date/heure actuelle est Dim 28 Avr - 9:32