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Guilde roleplay - Royaume Kirin Tor

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    Poisons

    Ilyas Aubren
    Ilyas Aubren


    Messages : 68
    Date d'inscription : 26/08/2011

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    Message  Ilyas Aubren Mer 9 Nov - 22:46

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    Le soleil ne tapait jamais - ou rarement en été. Je disais qu'il se cachait car je l'effrayais, mon père me répondait alors que j'avais raison. Avec du recul, je crois qu'il me mentait. Je n'ai toujours connu que l'air glacial de Mes terres, seul le Brûlant de Cabestan m'a un jour réchauffé le dos. Celui de Hurlevent est trop instable, trop tapant, trop absent, pour arriver à soulager n'importe quelle échine. Au Perchoir, il est trop glacial, et s'il se montre, il n'a pas la force de faire fondre la neige. Pourtant, les montagnes s'étirent pour le toucher, et ce sont celles qui en profitent le moins.

    J'ai un soleil dans le ventre. Et je vomis de la lave. J'ai la gorge brûlée et aucun son n'en sort. Je ne pourrais pas avaler un truc d'ici un moment. Mon lit transpire, et j'y boue. C'est impossible de dormir, l'idée paraît trop lointaine pour pouvoir la toucher. Elle est un peu comme le soleil et la montagne, plus je m'en rapproche, plus elle s'éloigne. Puis, progressivement, tout mon corps s'enflamme. Je suis un brasier géant, mes veines sont en ébullition et bientôt mes muscles ne seront plus que des braises. Le sang agit comme un poison.

    J'ai les yeux grands ouverts et je suis bien plus que réveillé. Un sifflement et, les draps se froissent. De la soie caresse toute ma jambe. J'entends des voix, elles résonnent dans mon crâne et refusent de s'évaporer. Je suis un cheval harnaché auquel on donne mille ordres sans que je puisse n'en exécuter aucun. Et la soie enlace à présent mon tibia. Il n'y a que des tambours autour de moi. Ils frappent mon crâne. J'arrive à distinguer la voix de ma mère. Puis celle de mon père. Puis celle de mille personnes. J'ai des nuages plein les yeux. Mes parents arrivent à me hanter, même loin. Je prierai pour eux au réveil.
    La prise de la soie est insupportable. Et je me décide à la chasser. Je lève le drap. C'est un sans-jambe, vert comme la forêt, exotique comme la jungle, infini comme la mer. Il ouvre grand la gueule pour me laisser admirer ses quatre dards à venin. Ses arcades mordent ses yeux, et dans cette expression agressive, j'y retrouve une touche d'Ikraëm. Je la tuerai à mon réveil.

    J'ai dormi avec des araignées. Elles m'ont même arraché le cou avec leurs crocs. Je ne pensais pas avoir un jour à faire à une bête de ce genre, surtout dans ma chambre, surtout dans les montagnes. Je l'entends, l'Araignée, elle me parle plus distinctement que mes parents. Elle me parle de son oeuf, celui qui va bientôt éclore. Ca bouille dans mon sang, et ça bat dans mon coeur. Je murmure une réponse – rien ne sort de ma gueule. Mais ça a réveillé le serpent, il lâche ma jambe. Il plante ses dents venimeuses dans mon mollet, et s'évapore. Le poison agit dans le sang, et m'engourdit. Il m'engouffre.
    Au réveil, le tissu tapissé de sang était le dernier vestige de la morsure.

    Le sommeil ne venait jamais rapidement – ou rarement. Que ce soit sur mes Terres ou Cabestan, les nuits ne sont douces qu'en bonne compagnie.
    Ikraëm
    Ikraëm


    Messages : 141
    Date d'inscription : 22/09/2011

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    Message  Ikraëm Jeu 10 Nov - 17:34

    Suprise ...
    Si ma mère me voyait, elle serait sûrement déçue. Me voilà, après des années de cachette découverte tel un coffre contenant un vieux trésor, ouvert au soleil. Ici, il n’y a pas de soleil et le trésor qui se cache dans mon cœur est poussiéreux et décevant. Je le sais car c’est moi qui y a caché craintes et angoisses. J’ai peur de me faire engloutir par ce que j’y ai caché. La nuit lorsque je dors, elles me dévorent toute crue, comme l’ombre qui fini toujours par vaincre la bougie. Elle lutte. Elle lutte sur sa mèche de lin rugueuse, suant jusqu’à s’étouffer dans sa propre cire.

    Nostalgie ...

    Je m'en veux d'avoir été aussi impulsive. Couvée dans mes duvets colorés pendant que les autres dorment à poings fermés, je fixe le plafond. Ces couvertures, c'est ma mère qui les a cousues. Chaque carré de tissu, chaque point, chaque plume de rapace me rappellent à quel point mes choix peuvent influencer sa vie. Comme si je venais de mordre dans un biscuit et que ses morceaux ne tenaient en place seulement qu'avec la pression de mes doigts. Cela fait un moment que je n'ai pas dessiné sur mes mains.

    Sècheresse ...

    Le soleil me manque. Tout autant que la sensation de chaleur sur ma peau. Ici, on se cache sous des tonnes de tissu. Mes pensées dérivent, chaque idée est liée à une nouvelle. Seulement une persiste, que je me force à la refouler ou non. La petite graine qui germe dans mon esprit et me parasite en grandissant tel les ronces d'une plantation de roses. "Je suis contrariée". Je le suis car j'ai gaspillé ma force, car je me suis fait ridiculiser, car "ce" dialogue me secoue encore la tête. Comme si entendre le chant de la nymphe du rêve n'était pas suffisant, comme si j'avais besoin de ce germe imposant. Plus je lui donne de l'importance, plus sa floraison est proche.

    Fureur ...

    J'aimerai qu'il donne une belle orchidée ... Mais elle ne poussera pas sous cette température. Pas sous cette topique froide et chaude. Pas sous ce fléau de sentiments contradictoires. Le désir, la domination, la haine, la servitude. C'est tellement dommage ...




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