[Accepté] Une simple enveloppe

Au Sire Osbern,

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre Compagnie et sachez, Messire Osbern, que les appels des enfants de Lordaeron ne sont et ne seront jamais négligés. Je suis, quant à moi, rassurée de constater que la flamme patriotique brûle encore dans le cœur des expatriés.
Une flamme éprouvée par les vents du Sud, réduite à quelques braises rougeoyantes. Mais Hurlevent peut taper du pied, vitupérer la maladresse, la hargne, la virulence des hommes du Nord, elle est incapable de les faire taire tout à fait. Hurlevent s’est développée dans l’ombre écrasante de Lordaeron, elle s’est ensuite goinfrée de ses restes comme un vautour becquète les orbites crevées d’un cadavre.
Viendra ce jour tant espéré où Lordaeron renaîtra – où le printemps reviendra sur les terres du Nord – et les traîtres, les pleutres, les hésitants ne pourront plus fuir ni échapper au courroux de la Lumière. Car c’est Elle qui alimente le feu de notre courage.
La rage est un feu de paille, aussi bref que dévastateur. Lordaeron n’a pas besoin de votre rage, mais de votre foi inébranlable. Nos ennemis, eux, périront sous nos lames ; dévorés par les flammes de notre colère. Une juste colère.

Maintenant l’évidence couchée sur ce vélin, je vous invite à venir me rencontrer au dispensaire médical du Sieur McDorf, le long des canaux à Hurlevent. J’aurais, à défaut d’autre chose, un excellent thé à vous proposer.

Que la Lumière vous garde,
Madeleine Ferrith.